Comment avez-vous débuté dans le design vintage ?
J’adore me lever tôt pour partir à la chasse au trésor dans les marchés aux puces de Belgique. Il y a une vingtaine d’années, j’ai commencé à m’intéresser aux petites lampes européennes des années 1950 aux années 1970.
Après quelques années, j’ai vendu cette collection d’une cinquantaine de pièces à un marchand. La décision était évidemment un crève-cœur car j’ai passé des jours à chiner ces pièces.
Elle marque toutefois une étape : j’ai ensuite acheté des meubles pour les revendre. Peu à peu, ce passe-temps est devenu une seconde activité professionnelle. Je m’y consacre désormais à plein temps depuis cette année.
Comment procédez-vous et quels sont vos domaines de prédilection ?
Maison de particuliers, enchères, brocantes… mes sources sont multiples. J’aime prendre la route sans savoir ce que je vais trouver et tomber amoureux d’une pièce.
Je cherche des pièces rares. Je m’intéresse particulièrement aux sièges et aux meubles composés de matériaux bruts. Le métal, la pierre, le béton ou le ciment offrent de belles opportunités pour imaginer des designs minimalistes.
Je me passionne pour le design belge et ses évolutions au cours du XXe siècle et notamment pour les productions du milieu du siècle.
Comment proposez-vous les meubles et objets que vous avez chinés ?
J’ai un site internet, mais j’apprécie vraiment les salons. Ils permettent de rencontrer les gens et de partager l’histoire des objets. De plus, je pense qu’il est aussi important que les clients puissent approcher et toucher les meubles qu’ils envisagent d’acquérir.
Entre la foire et le marché, les éditions d’Undesignable Market à Paris se déroulent dans une atmosphère très amicale. J’apprécie ces rendez-vous dynamique et ouverts à tous.
Quel est le profil des acheteurs ?
Il n’y a pas d’âge pour acheter du design ! Les plus jeunes ont autour de 16 ans, les plus vieux sont des grands-parents.
Les nouvelles générations reconnaissent un style. Les autres ont de l’expérience.
Je suis en tout cas heureux de partager ma passion avec les visiteurs qui comprennent et ressentent la créativité, l'artisanat et l'amour qui résultent de ces pièces intemporelles.
J’ai de longs échanges avec des amateurs de design qui préfèrent les pièces patinées à leur équivalent en neuf. Ils ne connaissent pas forcément les designers, mais beaucoup sont motivés par les vertus écologiques des meubles de seconde main.
La dimension « green » semble aussi très importante pour vous…
J’ai toujours eu ce souci pour l’environnement dans ma vie de tous les jours. Jeune je me déplaçais déjà beaucoup à vélo, avec un modèle vintage évidemment. Et cela influence toujours les choix d’aménagement de mon intérieur : je préfère assurément me tourner vers des meubles et objets d’occasion.
Pour mon activité, j’utilise l’expression « pre-loved design », plutôt que « vintage » ». L’idée que ces créations aient déjà vécu une ou plusieurs vies et que leurs anciens propriétaires ont pris soin d’elles me plait beaucoup.
Découvrir comment ma recherche de pièces rares prend vie dans des intérieurs classiques et contemporains est très plaisant et c’est un vrai bonheur de ressentir la joie et la gratitude des nouveaux propriétaire au moment où je livre leur achat.
Y a-t-il une pièce que vous espérez trouver ?
Non, car je ne veux pas me sentir frustré ! Et j’ai déjà trouvé beaucoup de pièces que je rêvais de dénicher.
Quel conseil donneriez-vous à un chineur ?
Celui d’acheter ce qu’il aime, ce qu’il voit.
Si la pièce nous plait, il ne faut pas hésiter : l’occasion ne se reproduira pas forcément la prochaine fois.
Kristof De Sy
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